Hello

Je pratique la photo depuis une trentaine d'années. Mes champs d'exploration se trouvent dans la nature, avec des paysages et de la macro (j'ai aussi fait beaucoup d'ornithologie, mais je n'ai quasiment pas de photo).
En macro, j'ai commencé par un Nikon AIs 55 f/2,8, revendu pour un 60 AFD. Il y a quelques années, j'ai ajouté un 150 Sigma pour changer les points de vue (en fait, cet objectif est plus fait pour la proxi)
Je suis enseignant de SVT et quelques unes de mes images me servent pour mes cours... mais j'ai toujours butté sur la largeur du champ couvert, parfois trop large pour montrer certaines choses que l'on voit couramment à la loupe ou au microscope.
Mes balades sur le web m'ont amenées à (re)découvrir des techniques permettant de dépasser le rapport 1x, de ne plus avoir de souci avec la profondeur de champ réduite...
Je vous propose d'en parler dans ce fil.

Avant tout, nous pouvons définir ce qu'est la macro et à quoi peut bien correspondre le "dépasser le rapport 1x"
Voilà un schéma qui résume une discussion que j'ai pu avoir avec quelques amis naturalistes, macrophotographes (et so... de diptères)



Ce topic sera donc consacré à la "macro classique" et à la "super-macro" - nous arriverons sans doute à un moment à des rapports de 40x (dans mon fil, il y a des photos à ce rapport), je peux vous dire que nous sommes à la limite de ce qui est faisable en "macro" (et il y a peu de pratiquants dans le monde de ces rapports extrêmes) - au-delà, on entre dans le domaine de la microscopie (un projectif prend le relais de l'objectif), que je pratique aussi... mais c'est une autre histoire.

En fait, ça fait quatre ans que je suis à fond dedans.
Certaines de mes images ont eues une reconnaissance internationale lors de concours tenus par de grandes marques d'optiques (Olympus, Nikon... branche imagerie scientifique).
On m'a dit d'écrire un livre sur tout ça, je suis en train de le faire et ce fil reprendra quelques éléments du livre.
Mais comme j'ai d'autres chats à fouetter (cours, copies, bricolages divers, jardin, sport, autres photos...), ce topic risque de paraitre abandonné par moments.
Il faudra voir aussi les questions que vous pourrez poser.

En deuxième intro, voici tout le matériel (optique) utilisable (et utilisé) pour dépasser le rapport 1x
(un peu plus grand - ICI)

1 - boitier reflex (1’ - compact à objectif interchangeable (COI); 1a - pentaprisme; 1b - écran de contrôle (Live View); 1c - griffe pour flash)
2 - bague de changement de monture, 3 - soufflet, 4 - tubes allonge, 5 - bague d’inversion, 6 - step-up(down) ring, 7 - objectif classique (UGA, 7a/b contrôle du diaphragme), 8 - objectif macro, 9 - bonnette, 10 - bague RMS, 11 - objectif de microscope, 12 - objectif macro spécifique, 13 - zoom UGA, 14 - bague de couplage d’objectifs, 15 - bague accessoire, 16 - helicoidal macro focusing tube, 17 - objectif d’agrandisseur, 18 - bague d’adaptation COI-monture reflex, 19 - objectifs de microscope (infini), 20 - diaphragme, 21 - lentille de tube, 22 - MPE-65 (Canon)

Nous verrons les différents points - vous pouvez vous amuser à mettre une légende (c'est un schéma perso et je ne suis pas dessinateur, il y a sans doute des trucs difficiles à reconnaitre, à nommer)
Enfin, quand je dis "et utilisé", ça n'est pas tout à fait vrai pour le "22" -> MP-E 65, je suis nikoniste et je n'ai pas les moyens de me payer ce fabuleux caillou.
(mais je l'ai déjà pris en main, j'ai fait quelques photos avec et je l'ai même vu monté sur un Sony NEX)
Peut-être qu'un des intérêts de ce fil est qu'à un moment, les non-canonistes verront comment on peut se retrouver avec un équivalent du MPE pour environ 200 euros.

@+

Au fait, quand je dis "mes solutions" dans le titre du topic, je précise que je n'ai rien inventé... je me suis juste approprié tout ce qui peut se faire en matière de macro à fort rapport et au cours de mon cheminement, il y a des solutions que je n'utilise plus mais qui restent valables, parfois simples, peu onéreuses, qui pourraient vous intéresser.
A vous de voir.

(restons modeste )

voilà qui m'intéresse fort
c'est plus simple ici que sur ton blog
mais il est intéressant aussi
Je m'inscrit

Merci Nomade
Le problème du blog est aussi que je raconte un peu les événements qui gravitent autour de ma pratique.
Impossible d'avoir quelque chose de construit (un blog n'est pas un site ni un livre - je découvre le problème car je suis plus forumeur qu'autre chose)

Il est sympa le dessin S'EQUIPER EN MACRO ET AU-DELA mais il manque un peu de légende

serge18 a écrit :Il est sympa le dessin S'EQUIPER EN MACRO ET AU-DELA mais il manque un peu de légende

Ca arrive

1 - boitier reflex (1’ - compact à objectif interchangeable (COI); 1a - pentaprisme; 1b - écran de contrôle (Live View); 1c - griffe pour flash)
2 - bague de changement de monture, 3 - soufflet, 4 - tubes allonge, 5 - bague d’inversion, 6 - step-up(down) ring, 7 - objectif classique (UGA, 7a/b contrôle du diaphragme), 8 - objectif macro, 9 - bonnette, 10 - bague RMS, 11 - objectif de microscope, 12 - objectif macro spécifique, 13 - zoom UGA, 14 - bague de couplage d’objectifs, 15 - bague accessoire, 16 - helicoidal macro focusing tube, 17 - objectif d’agrandisseur, 18 - bague d’adaptation COI-monture reflex, 19 - objectifs de microscope (infini), 20 - diaphragme, 21 - lentille de tube, 22 - MPE-65 (Canon)

(légende tapée dans le bouquin - mais il faudra que je refasse la numérotation, probablement dans l'ordre d'apparition de ces différents ustensiles + références aux pages)

Dans ce fil, je vais sans doute zapper deux ou trois choses, sauf si vous posez des questions.
Par exemple, je ne suis pas sûr qu'il soit intéressant de causer "tube allonge" car c'est assez chiant à utiliser... idem pour les bonnettes ou alors on fera un arrêt au stand Raynox.

Enfin, oui, je vais sans doute commencer par le système Raynox, très simple à mettre en place et bien performant.
(dans mon blog, je vais publier deux billets sur l'inversion des UGA - pour le deuxième billet, c'est un défi pour lequel je n'ai pas encore reçu tout le matos commandé sur la baie)

@+

Merci Fredlab pour l'ouverture de ce sujet qui m'intéresse

FredLab

Merci pour ces informations techniques. On admire trop souvent les images produites sans se poser la question sur les moyens techniques permettant d'e les réaliser

Merci encore pour vos encouragements.
En fait, pour les moyens techniques, il va falloir y aller mollo...
Quand j'ai démarré, je pensais être trapu en technique photo - bonne connaissance du matos usuel, grande pratique, veille constante sur ce qui pouvait sortir - mais en fait, j'étais très loin du compte.
Pour faire simple, je dirais "on ne peut pas tout comprendre... appliquons des recettes, si certains réussissent il n'y a pas de raison que je n'y arrive pas"
Je vous donnerais les recettes. Pour les explications plus techniques, je dirais que moi aussi, je n'ai pas tout compris

L'avantage de commencer doucement, c'est que pour trois euros six sous, on peut dépasser le rapport 1x... voir si ça peut coller avec sa pratique, sa façon d'observer le monde (des fois, ça vient avec les outils) et ensuite, on tapera dans du plus cher... j'ai déjà vu sur internet des bancs macro à plusieurs milliers d'euros.

Allez, me voici.

Bien évidemment, j'apprécie tes images. Si je ne devais en choisir qu'une, ce serait les arbres brûlés sur fond de ciel, une qui reste en mémoire.
Le reste est parfait aussi.

Les macros au microscope, j'ai toujours trouvé ça magique. Mais je suis un peu gêné par le traitement (pas le post-traitement ) subi par l'animal. Est-ce qu'habituellement on fait des prélèvements, ou on ramasse au hasard des insectes trouvés déjà blessés ? Ou alors est-ce possible sur insectes vivants ?
(c'est pas de la polémique, mais je me suis souvent déjà posé la question sur d'autres forums comme insecte.org par ex.)


Bon dimanche.

T-et-Chelette a écrit :Les macros au microscope, j'ai toujours trouvé ça magique. Mais je suis un peu gêné par le traitement (pas le post-traitement ) subi par l'animal. Est-ce qu'habituellement on fait des prélèvements, ou on ramasse au hasard des insectes trouvés déjà blessés ? Ou alors est-ce possible sur insectes vivants ?
(c'est pas de la polémique, mais je me suis souvent déjà posé la question sur d'autres forums comme insecte.org par ex.)

J'ai répondu dans un autre fil : au "microscope" (en réalité, c'est un macroscope - on travaille en "episcopie"), en studio-stacking, à partir du moment où le sujet se prend xxx éclairs de flash dans la tête, il est forcément mort, fraichement tué (il peut se dessécher rapidement et ça se voit... yeux vides...). J'ai eu fait quelques stacks avec des insectes morts naturellement, en fait, c'est passer du temps, user du matos, pour des rendus pauvres car la bestiole est sale, plus ou moins érodée (et là encore, avec un matos performant, comme il se doit, ça se voit - je ne suis pas photographe de ruines)
Je ne collectionne pas les insectes et les tuer ne me plait pas... après, je n'ai pas de remords à le faire pour des Moustiques, Taons et autres "em..." (puces, tiques, mites alimentaires...)
sacrifier deux ou trois fourmis, ça me parait pas irraisonnable.
Ca ne va pas plus loin.
Je passe plus de temps avec le végétal.
(voilà ce qu'on trouve des fois au coeur du végétal...)

Bonjour FredLab
Quand tu dis que tu vas publier des articles
sur ton blog, est-ce que tu pourrais mettre
un lien dans ton message ?

Nomade a écrit :Quand tu dis que tu vas publier des articles
sur ton blog, est-ce que tu pourrais mettre
un lien dans ton message ?

Lien

Hello

Je commence donc par un accessoire que certains connaissent sans doute, c'est la bonnette (n°9 sur le schéma de principe)
Le principe est simple : on rajoute une "loupe" devant la lentille frontale de son objectif. Cette lentille va abaisser la mise au point minimale de l'objectif et donc on pourra cadrer un champ moins large.
Ces lentilles sont surtout intéressantes quand elles sont utilisées au bout de téléobjectifs ayant une mise au point minimum assez proche.
Les bonnettes les plus simples, les moins puissante et souvent les moins onéreuses sont constituées d’un seul élément optique. Elles ne permettent pas de changer radicalement les capacités des objectifs voire elles peuvent affecter le piqué global de la photo.

Les bonnettes plus performantes sont souvent constituées de deux ou trois éléments. Pour une même «puissance», exprimée en «dioptries», il vaut mieux privilégier les doublets ou triplets... mais ça n'est pas toujours indiqué. Dans le doute, mieux vaut se tourner vers des grandes marques, Nikon, Canon, Marumi... qui indiqueront la combinaison optique dans leur site. Le problème sera alors le coût, mais quelques fois, on les trouve d'occase pour pas trop cher... (mais bon, toujours plus cher que des ensembles chinois)
En pratique, on ne dépasse pas 3 dioptries... après, ça devient difficile à utiliser et les bords sont sacrifiés.
La plupart des bonnettes sont vissantes, il faut donc les acheter au bon diamètre et il possible de les «empiler» pour augmenter le nombre de dioptries... au détriment de la qualité (on place la plus forte en premier).

Qu'est-ce que ça donne ?
Exemple avec un 80/200 Ais à pompe
(l'objectif seul, map mini à 1,2 m - sur D700)
(avec une bonnette 3d, pas chère (Cokin) - on doit se rapprocher à 25 cm - le piqué doit être meilleur, mais là, je montre juste la différence de champ cadré)

Nous sommes encore loin de descendre en-dessous du rapport 1, mais avec un téléobjectif macro, ça sera le cas.
A l’usage, la perte de lumière est négligeable et on conserve tous les automatismes, y compris l’autofocus.
Il est possible d’inverser les bonnettes (par une bague d’inversion), on gagne alors en piqué au centre.

Une vieille photo, prise avec le 80/200, au D70 (lol, sans mesure de lumière)
Dans un prochain post, on verra les Raynox qui sont des bonnettes un peu différentes.