Introduction
Les objectifs qualifiés de "macro" par les constructeurs sont destinés à la photographie rapprochée. Ils permettent donc de pratiquer la "proxiphotographie" (proxi ou proxy en abrégé), c'est-à-dire d'aller jusqu'à un rapport de grandissement de 1:1 (l'image sur le capteur a les mêmes dimensions que l'objet réel).
La proxiphotographie doit être distinguée de la macrophotographie, technique différente permettant des grandissement plus grands que 1:1 (l'image sur le capteur a des dimensions plus grandes que l'objet réel).
Ce rapport de grandissement de 1:1 est généralement inscrit sur l'objectif à la plus petite distance de mise au point, souvent aux environs de 30 à 40 cm.
Il faut remarquer que l'on peut faire de la photo rapprochée avec un objectif standard ou grand angulaire, par exemple un certain objectif de 24 mm de focale permet de photographier à une distance de 38 cm, mais dans ce cas, l'angle de champ étant large, le rapport de grandissement est loin d'être de 1:1 ; il est de 1:16 (l'image sur le capteur est 16 fois plus petite que l'objet réel). Critères de choix
Écartons d'emblée le critère "prix" qui est une considération économique personnelle.
J'ai limité le choix aux constructeurs les plus répandus : Canon, Nikon, Sigma, Sony, Pentax et Tamron.
Quant aux critères purement techniques, j'ai tout d'abord classé les objectifs en trois catégories selon leur focale : 60-70 mm ; 90-105 mm et 150-200 mm. Comme on peut le remarquer la catégorie centrale est la plus fournie ce qui semblerait montrer qu'une focale autour de 100 mm est LA focale de la macro. Peu de constructeurs abordent les deux autres catégories.
Le critère ouverture est peu probant car la plupart ouvrent à f/2,8.
Le critère distance minimum de mise au point pour le rapport 1:1 est également peu probant, d'autant que pour une focale donnée ces distances sont proches d'un objectif à l'autre.
Les deux critères de qualité optique : note globale et résolution sont importants même si je privilégie le second parce que la photo de très près doit fournir une image très précise, c'est bien ce qu'on attend de cette pratique. La photo du bourdon a été prise au rapport 1:1,7 pour encadrer la fleur de géranium. Afin d'avoir une comparaison objective, j'ai choisi les résultats donnés par le laboratoire français DxOmark reconnu internationalement ; les protocoles de test sont expliqués sur le site https://www.dxomark.com/dxomark-lens-ca ... -protocol/ (in english). Les boîtiers utilisés, sauf spécificité, sont le Canon 5 DS R de 50 Mpx et le Nikon D800E de 36 Mpx.
En ce qui concerne la focale, l'intérêt d'une longue focale est de pouvoir moins se rapprocher du sujet, c'est un petit avantage pour la photographie de sujets farouches (insectes, papillons).
Le tableau ci-après résume les éléments de comparaison des objectifs sélectionnés. J'ai conservé le Sigma 150 mm, bien qu'il ne soit plus produit, parce qu'il a fait partie des références pour de nombreux professionnels et qu'en occasion il resterait une bonne affaire. Enfin, on remarque combien les constructeurs tiers (Sigma et Tamron) proposent des objectifs de grande qualité optique très précis.

Bon choix

encore un post instructif Merci

J'avais de fausses idées, pour moi un objectif macro est était un objectif qui reproduisait au minimum a 1:1 et non aux dessus de 1:1..

Et je suis épaté par le score de l'objectif Sony, 30% de plus en qualité et 50% de plus en résolution que les meilleurs des autres !

salut ami yoan-85-nikon, eh oui, généralement un objectif macro ne dépasse pas le rapport 1:1. Cependant, il existe chez Canon un objectif spécifique "vrai macro" le "MP-E 65mm f/2.8 1-5x Macro" qui, sans accessoire supplémentaire permet des grandissements jusqu'à 5 fois. Quant à l'objectif Sony sur son boîtier, c'est effectivement impressionnant.

Laowa fait aussi des objectifs macro a plu de 1:1, c'est bien beau sur le papier, mais cela oblige au focus stacking je pense, la profondeur de champ doit être tellement minuscule

Merci de ce comparatif rapide Papout.

Papout a écrit : mar. 19 mai 2020 10:29 En ce qui concerne la focale, l'intérêt d'une longue focale est de pouvoir moins se rapprocher du sujet, c'est un petit avantage pour la photographie de sujets farouches (insectes, papillons).

Pointons cependant leur inconvient majeur, outre un encombrement supérieur, c'est surtout leur poids.

Perso, j'ai le sigma 150mm f/2.8 macro et à main levée, la fatigue arrive très vite. Plutôt dommageable dans ce domaine.

L'autre défaut du sigma, purement esthétique celui là , c'est la fragilité de son revêtement, et j'imagine que beaucoup perdent des points de ce côté là sur le marché de l'occasion. Aux acheteurs intéressés : sachez passer outre ce petit défaut

Salut ami Papy, c'est ton avis sur ce magnifique objectif. Je le possède aussi et question poids je n'ai jamais eu de problème bien que je l'utilise beaucoup. Question revêtement cela dépend du modèle car il a été refait et le "nouveau" a été mis sur le marché en juin 2011 (il a obtenu le prix “EISA EUROPEAN MACRO LENS 2012-2013) et ce dernier, pour moi, ne pose pas de problème, il y a qu'à voir le nombre de pros qu'ils l'utilisent.
Je ne partage donc pas ta conclusion.

Papout,

Le mien aussi est un modèle 2 stabilisé, sans le revêtement 'peau de pêche' de la version antérieure. Pourtant au niveau de la bague de pied, il est marqué. C'est un fait et ce serait mal me connaître que d'imaginer que mon matériel pourrait manquer de soin
En comparaison, mon 105 2.8 VR est comme neuf bien que beaucoup plus utilisé.

Quant au poids, c'est 1230 g contre 790. Si sur un télé ça ne me pose aucun problème, autour de la distance de MaP mini du 150, la fatigue arrive plus vite quand il s'agit d'avoir le bras le plus immobile possible.

Cela dit ce n'est que mon avis, je te l'accorde

Attention, ça reste une superbe optique, tu le sais bien et je ne dis pas le contraire.

finalement je suis déçue par les performances de mon 105 nikon. En fait les performances jouent sur le piqué uniquement ? pas sur la PDF ou l'AF ? ou c'est un tout ?

Papout, Papy, Pistache, merci de vos avis éclairés sur le sujet "macro".
On m'avait prêté le sigma 2,8 macro 180 mm pendant près d'un an ! j'ai eu la larme à l'oeil lorsque j'ai dû le rendre faute d'un budget conséquent pour l'acquérir. Lourd oui mais je m'étais habitué à la macro avec un monopole ou un "photo bean bag" donc une grande stabilité, entre temps j'avais bradé le 150 sigma 2,8 non stabilisé.
J'ai eu un 105 nikon à ma disposition qui s'était avéré moyen lors du passage aux D800-d800E et d810 alors que je le trouvais fabuleux sur le d700.
aujourd'hui je me régale sur les mêmes sujets avec le 90 mm tamron Di VC USD et surtout avec le zeiss 100 mm F2 visés au d810, même si le MF du zeiss génère bcoup de déchets. Mais finalement avec un 100 ou un 150 quand tu trembles, tu trembles.
J'en conclu que l'important reste le couple objectif/boitier car la définition du boitier permet un crop important lorsque c'est nécessaire.
Je cherche tjours une belle occas d'un sigma 150 stabilisé (dernière version),

Papy, tes explications sont tout à fait satisfaisantes. Mais lorsque l'on s'approche du rapport 1:1, le monopode ou mieux le trépied sont utiles à mon avis.
Pistache, la note globale de du labo DxO ne tient compte que des performances optiques compte tenu du boîtier sur lequel l'objectif est monté. Je n'ai pas compris ce que veut dire PDF ?
Filou81, oui je connais le Tamron, qui reste depuis le début une référence et le tout dernier sorti est excellent, je ne parle pas du rapport qualité/prix qui est exceptionnel.
Quant à la lourdeur des objectifs (autre sujet), dès qu'il y a des lentilles et qu'il ouvre grand (f/2.8), il n'y a pas de secret, la matière ça pèse.
Beaucoup d'objectifs de qualité, ouverts à f/2,8 sont autour du kilo. Le poids, selon moi, est un élément stabilisateur, l'avoir bien en main ; mais comme dit Papy, ça peut fatiguer, j'en conviens.

je voulais dire profondeur de champ, mais j'ai fourché... merci Papout

amie Pistache, le profondeur de champ ne dépend que de la focale de l'objectif, de son ouverture et de la distance de prise de vue, et cela , quel que soit l'objectif ; il s'agit d'un critère géométrique qui ne dépend pas de la qualité mécanique ou optique de l'objectif. C'est pour cela qu'il existe des petites applications qui te permettent de calculer la PdC.
Quant à l'AF, là il s'agit d'un critère technique qui tient compte de l'électronique interne à l'objectif et de sa mécanique (il y a un moteur dont la commande est actionnée par l'électronique du boîtier). Donc la les performances AF dépendent de l'ensemble objectif-boîtier.
amicalement

merci Papout

Bonjour.
Attention, en macro la PdC est indépendante de la focale ! Elle ne dépend que de l'ouverture, du rapport de grandissement et bien sûr du cercle de confusion que l'on considère comme une constante pour un même appareil.

Salut laurentia, En effet, tu as raison, mais je n'ai pas abordé cet aspect de la prise de vue.
J'avais écrit un article à ce sujet : viewtopic.php?f=18&t=4704 où il est démontré que la focale résultante en macro de rapport 1:1 est donnée par Fr = Dm/4 soit la distance minimale divisée par 4.
Et d'une façon générale la PdC est donnée par la formule d = 2.e.N (G+1)/G² où e et le diamètre du cercle de confusionn N le nombre d'ouverture, et G le grandissement.
Bon ! mais ça c'est pour de la macro et non pour de la proxy.