Retouche ou post-traitement ?BuShI a écrit :Elle est quand même un peu fade cette version non, j'ai surtout ajouter du "peps" et de la matière avec bien sûr du contraste. A mon sens ça retse du "simple" développement photo et pas de la retouche justement.
Je m'excuse dès à présent auprès de ceux qui trouveront, à juste titre, que j'enfonce des portes ouvertes.
Développement, retouche, photo-montage, trucage ... Voilà le problème, nous sommes tributaire d'un vocabulaire plus que centenaire, mais dont le sens a été gauchi lors du passage de l'argentique au numérique.
Nombreux passionnés de photographie en ont conscience - qui emploient de ce fait souvent comparaisons et métaphores pour préciser un propos - mais pas tous.
Qu'en est-il alors des profanes, comme telle secrétaire d'État qui, il n'y a pas si longtemps, à propos d'anorexie ... ?
Enfin bon, puisque nous sommes dans un fil de discussion, discutons.
Ce qui relève du choix du film, du révélateur, et puis du passage en cuve de développement peut être assimilé en numérique au processus de conversion du fichier RAW.
On peut le faire sur un ordinateur, avec un ou deux logiciels, avec au passage une interprétation qui déjà relève de l'étape suivante, le tirage.
On peut aussi laisser le boîtier s'occuper de cette étape, voire de la suivante aussi, après avoir choisi des modes et des filtres (monochrome, saturation, accentuation, ... etc) et constituer directement le fichier JPEG plus ou moins définitif.
Je n'y trouve rien à redire, à la condition d'avoir conscience que le boîtier applique justement des post-traitements, et qu'on ne peut pas créditer le résultat d'image pure, vraie, à la légitimité incontestable.
En argentique l'étape suivante est celle du passage à l'agrandisseur, puis dans les cuvettes de révélateur et de virage éventuel, de fixateur, puis de glaçage d'avant ce fichu papier plastifié, puis la retouche et la repique avec pinceau et crayons.
C'est le pendant numérique de cette étape qui m'intéresse ici : le post-traitement.
Luminosité, contraste, rééquilibrage des gris, choix du support final, tout ceci existe dans les deux techniques.
Les grands tireurs savent tout autant que les champions de la palette graphique inverser un rendu de gris, obscurcir un ciel voire flouter un détail peu esthétique.
Les retoucheurs avec leur pinceau savaient rendre plus perçant le regard du notable, quand nous faisons pareil sous Photoshop avec une accentuation sélective...
Je ne vois pas là de trucage, c'est de l'interprétation qui, de toute façon, est l'essence même du noir et blanc puisque ce qui trouvait devant l'objectif était en couleur ...
Post-traitement, tirage numérique, retouche ne sont pas des gros mots.
Le tireur soviétique qui, en 1945, a effacé la deuxième montre du poignet du soldat qui brandissait le drapeau à la faucille au sommet du Reichstag a commis sur ordre un trucage.
L'imbécile qui croit rendre plus belle une star magnifique en lui tordant la hanche à la couverture d'un magazine people est un faussaire doublé d'un crétin.
Si j'enlève un poteau disgracieux d'un cliché à prétention artistique, je le dirai si on m'interroge ou si je dois rédiger une description, car je ne veux justement pas être taxé de malhonnêteté.
Dans cette recherche du juste vocabulaire, effectivement, j'admettrai en ce cas avoir procédé à un trucage, qui va au-delà du post-traitement.
Et si, pour en finir, je vous montre l'image suivante : c'est un photomontage. Il n'y a là plus aucune aucune équivoque.
Mais il se trouvera encore des grincheux qui me refuseront pour cela le titre de photographe.